Les représentations sociales actuelles de la douleur et de la souffrance, les progrès de la médecine dans le soulagement de la douleur, tendent à induire chez les soignants un « agir antalgique » ainsi que l’utilisation d’outils standardisés, parfois au détriment de l’écoute de la personne. L’un des risques étant alors une médicalisation croissante de toute forme de souffrance, peu respectueuse d’une approche globale de la personne en soins palliatifs. La dimension relationnelle, s’appuyant sur des valeurs humaniste et altruiste, fait pourtant bien partie du « prendre soin » prodigué par l’ensemble de l’équipe soignante ainsi que du rôle propre des infirmières.

L’éclairage de situations cliniques interroge sur la dimension éthique des pratiques soignantes : sur la finalité des soins mais aussi sur les limites et les difficultés rencontrées à domicile dans le questionnement et la prise en compte de la souffrance en fin de vie.

Current social representations of pain and suffering and progress in pain relief medications have led to a situation where caregivers tend to have a standard attitude. Standard antalgesic protocols may be employed without sufficient attention to the patient’s desires. There is a risk of escalating medication of the suffering which may not fully respect the global approach to palliative care. The human altruistic values which are an integral part of the patient-caregiver relationship must remain at the heart of caregiving.

A discussion of real clinical situations provides insight on the ethical dimension of care practices: on the final objective of healthcare and on its limitations as well as the difficult situation of home care for the terminally-ill.